Pourquoi répétons-nous les mêmes schémas ?

« Le traumatisme ne se raconte pas, il se rejoue. » Alice Miller

Malgré nos efforts, il nous arrive de revivre les mêmes situations douloureuses : conflits récurrents, échecs répétés, blocages inexpliqués. Ces schémas répétitifs révèlent des mémoires anciennes, souvent inconscientes, inscrites dans notre corps, notre histoire familiale, et les injonctions reçues avant même notre naissance.

Comprendre ces mécanismes, c’est ouvrir la voie à une transformation durable.

1. D'où viennent nos schémas répétitifs ?

La mémoire cellulaire : le corps comme archive vivante

Notre corps garde la trace de ce que nous avons vécu dès la vie intra-utérine. Les émotions maternelles, les tensions familiales, les chocs périnataux laissent une empreinte dans nos cellules. Ces mémoires influencent nos réactions, souvent à notre insu.

Le projet-sens : quand l’enfant porte un projet parental

Avant même de naître, nous sommes porteurs d’un « projet-sens » : l’attente consciente ou inconsciente que nos parents ont placée en nous. Ce projet peut entrer en conflit avec notre élan personnel, provoquant des blocages, de l’auto-sabotage ou un sentiment de ne pas vivre « sa vraie vie ».

La psychogénéalogie : l’héritage invisible

Les traumatismes non résolus, les deuils non faits ou les secrets de famille se transmettent sur plusieurs générations. En repérant les loyautés inconscientes et les répétitions familiales, nous pouvons commencer à nous en libérer.

Le processus originaire : l’enfant capte tout

Selon Bruno Clavier et Piera Aulagnier, l’enfant perçoit dès les premiers mois de vie (et avant la parole) l’ambiance émotionnelle familiale. Ce « bain mental commun » forme une empreinte pré-verbale qui influence notre manière d’être au monde.

2.Comment repérer un schéma répétitif ?

Observer avec attention

Notez vos réactions automatiques : peurs inexpliquées, conflits récurrents, comportements qui vous enferment. Ces répétitions signalent une mémoire active.

Explorer votre histoire

Grâce à des outils comme la grille de vie ou la bio-résonance cellulaire, on peut repérer les moments clés où un schéma s’est inscrit : conception, grossesse, naissance, petite enfance…

Identifier l’injonction parentale

Posez-vous ces questions et prenez le temps d’y répondre :

Quelle était la place attendue pour moi dans ma famille ?
À quoi devais-je « réussir » ou « échapper » ?
Quels sont les désirs non réalisés que je porte sans le savoir ?

3. Transformer grâce à la conscience corporelle

En thérapie de mémoire cellulaire, le processus de transformation s’appuie sur trois étapes fondamentales :

Voir

Mettre en lumière ce qui se répète, comprendre d’où cela vient.

Accepter

Accueillir l’histoire sans jugement. Ce n’est pas cautionner, c’est reconnaître.

Transformer

Mettre en place de nouveaux gestes, rituels, engagements alignés avec votre être profond.

4. Mise en pratique : un exercice simple et puissant

1. Choix du schéma

Identifiez un comportement ou une émotion récurrente dans un domaine de votre vie (amour, travail, famille).

2. Datation précise

Tentez de retrouver la première fois où cette émotion/comportement s’est exprimé. Était-ce à l’adolescence ? À l’enfance ? Ou bien est-ce un écho d’une mémoire prénatale ? Si vous n’arrivez pas à dater ça n’est pas grave, ça reviendra peut-être dans un second temps.

3. Cartographie du projet-sens

Interrogez-vous :

Quel projet parental (conscient ou inconscient) portiez-vous à cette époque ?
Quelle injonction héritée pourrait expliquer ce schéma ?
Quel impact cela a-t-il aujourd’hui dans vos choix ou vos blocages ?

Prenez le temps de répondre à ces questions. Il arrive parfois qu’il faille plusieurs jours avant qu’une réponse claire émerge. Et revenez y autant de fois que nécessaire.

4. Action immédiate

Choisissez un petit rituel quotidien pour transformer votre dynamique intérieure.
Exemples :

Une respiration consciente chaque matin.
Une affirmation positive reliée à votre élan personnel.
Une écriture libre le soir pour déposer ce qui vous encombre.

5. Conclusion

Nos schémas répétitifs sont des messages du corps et de la mémoire inconsciente. En les observant avec bienveillance et en explorant les racines prénatales, transgénérationnelles et émotionnelles, il devient possible de transformer profondément notre rapport à nous-même, aux autres et à la vie.

La mémoire cellulaire ne cherche pas à corriger le passé, mais à révéler notre vérité intérieure pour mieux la vivre, ici et maintenant.