Quand faire une thérapie ? Signes, conseils et clés pour se lancer

Avertissement : Ce texte ne se substitue pas à un avis médical. Il a pour vocation de proposer des pistes de réflexion pour toute personne s’interrogeant sur le moment opportun pour commencer une thérapie.

1. Et si on n’attendait pas d’aller mal ?

On croit souvent qu’il faut toucher le fond pour consulter. Et si, justement, c’était l’inverse ? Entamer une thérapie, c’est parfois prévenir plutôt que guérir. C’est cultiver une présence à soi, réparer en douceur, poser un regard conscient sur ce qui est prêt à changer — sans attendre la rupture.

Faire une thérapie, c’est offrir de l’espace à ce qui a besoin d’être entendu.

2. Trois choses à savoir avant de commencer

1. Reconnaître que l’on a un problème

Cela peut paraître évident, mais c’est fondamental. Il n’est pas rare de se faire conseiller (ou pousser) à consulter par un proche bien intentionné. Pourtant, seul celui ou celle qui sent intérieurement qu’il y a quelque chose à regarder, à transformer, pourra réellement s’engager. La thérapie est un chemin de responsabilité. Personne ne peut y être contraint.

Toutes les raisons sont valables : comportements compulsifs, tristesse inexpliquée, anxiété chronique, sentiment de blocage ou perte de sens. Ce qui compte, c’est la sincérité du besoin.

2. Être en souffrance… ou vouloir l’éviter

On peut tout à fait reconnaître un comportement problématique (addiction, anxiété, tendance à saboter ses relations…) sans en souffrir réellement. Mais pour s’engager dans un travail thérapeutique, il faut que la situation nous pèse, qu’elle devienne un empêchement ou une alerte. Parfois, c’est une forme de fatigue intérieure, une perte d’élan, ou un sentiment de « ne plus être aligné » qui motive la démarche. D’autres fois, c’est un événement déclencheur.

Être au bord de l’effondrement n’est pas une condition. La thérapie peut aussi être un chemin de prévention, d’écoute de soi, de connaissance de soi.

3. Avoir une raison, même floue

Il ne s’agit pas d’avoir un objectif précis ou une problématique parfaitement définie. Mais d’avoir un point d’entrée. Cela peut être une difficulté dans une relation, un sentiment d’angoisse récurrent, une addiction, une douleur physique inexpliquée, une tristesse sourde…

Même si cette raison initiale n’est pas la « vraie racine » du mal-être, elle est le fil d’Ariane, l’impulsion du début. Et c’est suffisant.

3. Comprendre ce qu’est (et n’est pas) une psychothérapie

La psychothérapie est un traitement psychologique visant à transformer des souffrances, des troubles ou des blocages internes. Elle ne se limite pas à un simple soutien ou à une relation d’aide : elle vise un changement profond, durable, sur les plans émotionnel, comportemental, relationnel ou cognitif.

Selon les études, toutes les approches bien menées peuvent être efficaces, à condition que la personne s’y engage sincèrement, et que la relation avec le thérapeute (appelée alliance thérapeutique) soit de qualité. Ce lien compte bien plus que la méthode choisie.

4. Quelle thérapie choisir ?

Il existe de nombreuses approches, voici quelques repères :

  • Psychodynamiques / analytiques : exploration de l’inconscient, travail sur les liens entre passé et présent.
  • Cognitivo-comportementales (TCC) : modification de pensées et comportements inadaptés.
  • Thérapies humanistes / existentielles : développement personnel, prise de conscience de ses ressources.
  • Psychocorporelles : travail via le corps, la respiration, le mouvement (ex : mémoire cellulaire).
  • Systémiques : prise en compte de l’environnement familial ou relationnel.

L’essentiel est d’écouter ce qui résonne en vous. Le bon thérapeute est celui avec qui vous vous sentez compris(e), en confiance, et suffisamment stimulé(e) pour avancer.

5. Quelques bienfaits possibles

  • Soulagement de la souffrance psychologique
  • Meilleure connaissance de soi
  • Reconnexion au corps et à ses ressentis
  • Transformation de schémas répétitifs
  • Amélioration des relations
  • Sentiment de cohérence et de paix intérieure

6. Ce que dit la recherche *

Des dizaines de méta-analyses montrent que la motivation personnelle, la qualité de la relation thérapeutique et l’engagement sincère sont les clés de réussite. Le choix de la méthode vient ensuite. La « meilleure » thérapie, c’est celle qui vous rejoint.

7. Les signes révélateurs qu’un accompagnement pourrait vous faire du bien

  • Vos pensées tournent en boucle autour des mêmes soucis : Vous vous sentez absorbé(e) par des préoccupations qui prennent toute la place et nuisent à votre sérénité ? Un regard extérieur peut être libérateur.
  • Une tristesse récurrente vous habite : Même avec une explication en tête, il peut être précieux d’explorer cette tristesse en profondeur, dans un espace d’écoute.
  • Votre corps vous parle : Insomnies, tensions, douleurs digestives… Le corps est souvent le premier messager de notre déséquilibre intérieur.
  • Certains comportements vous inquiètent : Consommation excessive, isolement, pensées envahissantes… Ce sont des signaux d’alerte à ne pas ignorer.
  • Vous vivez des schémas relationnels répétitifs : Relations toxiques, sentiment de rejet, conflits récurrents… Il est possible d’en comprendre les racines pour les transformer.
  • Vous vous sentez étranger(ère) à vous-même : Sensation de ne plus savoir qui l’on est, de ne plus se reconnaître… Un espace thérapeutique peut aider à se recentrer.
  • Votre passé continue de peser : Une enfance difficile, un traumatisme non digéré… Parfois, le passé non traité bloque le présent.
  • Vous traversez une période de bouleversement : Séparation, deuil, burn-out, changement professionnel… Autant de moments de vulnérabilité où le soutien est essentiel.

Une thérapie peut commencer par un simple élan :

« Et si je faisais quelque chose pour moi maintenant ? »

* Ce que dit la recherche

De nombreuses méta-analyses confirment que la motivation personnelle, la qualité de la relation thérapeutique(appelée alliance thérapeutique) et l’engagement sincère sont des facteurs déterminants dans la réussite d’une psychothérapie. Le choix de la méthode vient ensuite. La « meilleure » thérapie, c’est celle qui vous rejoint.

  • Une méta-analyse de 295 études portant sur plus de 30 000 patients a révélé une corrélation significative entre la qualité de l’alliance thérapeutique et les résultats du traitement, indépendamment de l’approche thérapeutique utilisée.PubMed

  • Une autre étude a montré que l’alliance thérapeutique est un prédicteur fiable d’un résultat clinique positif, quel que soit le type de psychothérapie pratiqué.

  • Des recherches indiquent également que la motivation du patient et la qualité de la relation avec le thérapeutesont des éléments clés pour l’efficacité du traitement.

Ces études soulignent que l’alliance thérapeutique — c’est-à-dire la collaboration, le lien affectif et l’accord sur les objectifs entre le patient et le thérapeute — est un facteur commun essentiel à toutes les formes de psychothérapie.

 

https://www.researchgate.net/publication/49721229_Dropout_and_therapeutic_alliance_A_meta-analysis_of_adult_individual_psychotherapy

https://greenspacehealth.com/en-us/therapeutic-alliance/

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