Génogramme ou génosociogramme ?
Comprendre la différence pour explorer son histoire familiale

La mémoire familiale est une carte vivante.
Pour qui s’intéresse à la psychogénéalogie ou à la mémoire cellulaire, deux outils reviennent sans cesse : le génogramme et le génosociogramme. Ces termes se ressemblent, mais leur portée n’est pas la même. Voici un guide clair pour saisir la nuance et utiliser le bon outil dans ton chemin de transformation.
1. Qu’est-ce qu’un génogramme ?
Le génogramme est né dans les années 1970, notamment grâce aux travaux de Monica McGoldrick, Randy Gersonet Sueli Petry, notamment dans la 4ᵉ édition de Genograms: Assessment and Treatment (2020).
C’est une carte graphique de ta famille sur plusieurs générations.
On y inscrit :
- noms, dates de naissance et de décès
- mariages, divorces, unions libres
- fratries, lignées, ordres de naissance
- événements majeurs : maladies, accidents, migrations
Le génogramme permet de visualiser rapidement les répétitions : divorces fréquents, maladies similaires, âges-clés où surviennent des accidents.
Il met en lumière la structure familiale et les liens entre les membres, mais il reste essentiellement factuel.
2. Qu’est-ce qu’un génosociogramme ?
Le terme génosociogramme a été popularisé par Anne Ancelin Schützenberger, pionnière de la psychogénéalogie et autrice du livre Aïe, mes aïeux.
Il reprend la base du génogramme mais élargit le champ d’exploration :
- contexte socio-historique : guerres, exils, colonisation, catastrophes naturelles
- secrets de famille, non-dits, drames ou tabous
- croyances, rites, métiers récurrents
- liens symboliques : dates d’anniversaire, prénoms transmis, événements synchrones
Le génosociogramme relie l’histoire individuelle à l’inconscient familial et transgénérationnel, en éclairant les transmissions invisibles qui façonnent nos choix, nos émotions, parfois même notre santé.
3. Génogramme vs génosociogramme : la différence clé
La grille de vie est un outil indispensable au repérage des schémas répétitifs, des comportements aberrants… Bien que chronophage et énergivore, la grille de vie est un trésor unique. Et la grille de vie est un trésor, car notre vie est un trésor. C’est un cadeau unique que nous nous faisons en la complétant, nous permettant ainsi une évolution de conscience.
4. Quel est le but ?
Outil | Objectif principal | Contenu |
Génogramme | Cartographier la structure familiale | Données factuelles : dates, liens, événements |
Génosociogramme | Décrypter l’héritage transgénérationnel | Structure + contexte socio-historique, secrets, symboles |
Image parlante :
Le génogramme est une carte routière.
Le génosociogramme est la même carte avec le relief, le climat et les routes secondaires.
Il donne du sens aux simples itinéraires.
5. Dans ma pratique en mémoire cellulaire
En thérapie de la mémoire cellulaire, je combine ces deux approches.
Le génogramme offre le squelette ; le génosociogramme révèle la chair, les silences, les répétitions profondes.
J’y ajoute l’exploration des cycles biologiques cellulaires mémorisés, mise en lumière par Marc Fréchet, pour repérer les périodes où les événements se rejouent d’une génération à l’autre.
Ce travail ne remplace aucun diagnostic médical ou psychiatrique.
Il s’agit d’un chemin de conscience : voir, accepter, transformer.
6. Comment commencer ?
Tracer un génogramme simple
Trois générations : toi, parents, grands-parents.
Indique prénoms, dates clés, événements majeurs.
Enrichir vers le génosociogramme
Ajoute les migrations, les contextes historiques, les croyances.
Note les coïncidences de dates, les prénoms récurrents, les secrets supposés.
Observer les résonances corporelles
La mémoire cellulaire s’exprime dans le corps : symptômes, émotions, schémas de vie.
Pour aller plus loin
- Livre clé : Aïe, mes aïeux – Anne Ancelin Schützenberger
- Article de référence : Katia Rouff, « Génogramme et génosociogramme : pourquoi ils peuvent aider les travailleurs sociaux » (2004).
- Ouvrage de référence : Monica McGoldrick, Randy Gerson et Sueli Petry, Genograms: Assessment and Treatment (4ᵉ éd., 2020).
Conclusion
Le génogramme et le génosociogramme sont deux portes d’entrée vers la connaissance de soi.
Le premier dresse la carte ; le second révèle les paysages cachés.
Ensemble, ils permettent d’explorer l’héritage invisible qui façonne nos vies.
Prendre le temps de les créer, c’est déjà commencer à transformer son histoire.
Comme le dit Anne Ancelin Schützenberger :
« Ce qui n’est pas exprimé s’imprime. »
Ressources supplémentaires
Voici un lien utile pour accéder aux publications de Monica McGoldrick (en français) sur STM Cairn info :
Publications de Monica McGoldrick sur STM Cairn
Commentaires récents